PARO, le robot phoque

Le rapport entre l’homme et l’animal est un rapport important qui est trop souvent négligé. Il s’agit d’une communication inter espèces et donc forcément moins complexe que la communications intra espèces. Il est intéressant d’observer que dans ce type de communication, la faculté a comprendre l’autre malgré les différences est ancré en nous, nous n’avons donc qu’à laisser parler notre instinct !

Qu’est-ce que PARO ?

Développé en 1993, PARO est un robot utilisé en atelier d’animation et en « thérapie relationnelle individuelle » pour les malades souffrant d’Alzheimer et de MA (Maladies d’alzheimer Apparentées, c’est-à-dire toutes les maladies neuro-dégénératives).

PARO est un vrai concentré de technologies, il est équipé de plusieurs moteurs qui lui permettent de bouger la tête, cligner des yeux, remuer la queue et ses deux nageoires latérales. Les sons qu’il émet proviennent d’un réel enregistrement de bébé phoque.

Pourquoi un bébé phoque ?

On peut en effet se demander pourquoi avoir choisi un phoque, qui n’est pas vraiment l’animal que l’on croise à tous les coins de rue.

Le bébé phoque inspire confiance à travers l’innocence qu’il dégage (sa fourrure douce et blanche, ses grands yeux, les petits sons produits …). C’est bien sûr aussi le cas des animaux domestiques comme le chat ou le chien, mais ils peuvent pour certain être rattachés à des risques de griffure ou de morsure. Ils sont par ailleurs plus turbulents, ce qui est source de stress pour les patients.

Du fait du manque d’expérience que nous avons avec les phoques, les chercheurs ont pu adapter PARO en accentuant certains traits physiques essentiels à la communication non-verbale : les yeux, élément central de la communication, ont été agrandis, la bouche et les yeux ont été arrondis pour plus de douceur, et les mouvements ont été étudiés pour être lents et non-agressifs.

Les alzheimer ont, comme vu précédemment, des troubles de mémoire et un rapport à la réalité altéré. Mettre sous forme robotique un animal domestique connu de tous pourrait donc mener à des comparaisons anxiogènes entre le réel du patient et l’automate. Moins courant, le bébé phoque provoque la curiosité et encourage les malades à communiquer.

A quoi sert-il ?

  • La communication et les interactions sociales

Les malades Alzheimer se caractérisent par la disparition progressive des neurones. En disparaissant, ces neurones entrainent un trouble des facultés cognitives : mémoire, langage, communication, raisonnement …

Tous les moyens pour les stimuler sur le plan cognitif ou relationnel sont donc bons à prendre. Et la présence de PARO incite les malades à maintenir un contact verbal et tactile d’une manière stimulante. L’attachement que le malade éprouve pour le petit phoque permet également l’expression et les transferts des sentiments et dans certains cas, la réminiscence des souvenirs.

  • Les troubles du comportement

PARO agit sur les troubles du comportement. Sa présence rassure le malade et calme ses angoisses. Comme un « doudou », il permet de créer une atmosphère reposante. Il joue sur les besoins physiologiques et psychologiques, mais aussi sur la reconnaissance de l’identité du malade, qui est sans cesse sollicitée par le bébé phoque. Ainsi, PARO a un impact important sur l’anxiété, l’irritation, l’agressivité, la dépression et l’apathie, états souvent observés chez les Alzheimer.

  • La baisse des médications

L’objectif premier étant d’aider les malades, PARO vise aussi à diminuer la prescription de traitements pour Alzheimer, qui n’ont quasiment aucun effet sur le patient. En ayant une action concrète et saine sur les troubles du comportement, PARO permet ainsi de supprimer certains médicaments administrés au patient.

Un petit aperçu de PARO